Ces identités, ces empreintes que nous laissons sur l'espace virtuel sont une version de nous racontée par nous-même, une autofiction que nous pouvons sculpter à notre image mais aussi à notre manière. Elle passe par une accumulation d’images, de symboles, et surtout d’information visant à affirmer une appartenance à un groupe social, appuyer une image souvent flatteuse de nous-même, parfois aussi à feindre quelque chose dans un but malveillant, usurper, mentir ou escroquer les autres à travers ce “double virtuel”.
En effet, avec la facilité maintenant acquise de se créer de multiples identités en ligne, la question de l'authenticité prend une place conséquente.

Il est très facile avec les nombreux outils, et l’accès à de nombreuses informations personnelles à travers les forums et réseaux sociaux d’usurper l’identité de quelqu’un d’autre. L’usurpation d’identité n’est pas quelque chose d'inhérent au numérique. La différence c’est qu’avec ces escroqueries virtuelles, les escrocs possèdent désormais un visage, peuvent converser en direct par appels vidéos, et communiquent en instantané à travers plusieurs canaux. Les réseaux sociaux apportent une sensation de proximité encore plus forte entre les utilisateurs et les escrocs. L’épistolaire lui-même est un point central de ces romantics scams. Dans le texte Epistolary Affect and Romance Scams : Letter from an Unknow Woman qu’elle écrit en 2011, Hito Steyerl étudie comment ces escroqueries sont des témoins de l’évolution du langage, à l’ère du numérique.