Le numérique est désormais le mode par défaut de nombreuses activités sociales, voire la plupart d’entre elles. Nous évoluons dans ces espaces numériques par le moyen de nos avatars, de nos profils. Pour donner un accès à nos “vraies identités” aux autres utilisateurs, rester discret ne suffit plus. De plus en plus, les réseaux sociaux et forums sont des lieux où l’on se livre, où l’on dévoile des parties de nos intimités au public.

Les limites entre sphère privée et sphère publique se brouillent un peu plus chaque jour. Pour être “authentique” et proche des autres utilisateurs, il faut être le plus proche possible de son intimité; montrer où l’on va, ce que l’on mange, se montrer heureux, triste, raconter nos histoires, notre passé… Cet amour de l’intimité, de révéler la sienne ou bien de regarder celle des autres, est à double tranchant.

La mise en visibilité de soi est censée être l’exposition de qui nous sommes, elle est aussi responsable d’un phénomène de sur-exposition. La relation que nous entretenons avec la pudeur est différente,

A travers toutes ces versions digitalisées de nous même, que reste-il de notre intimité ?