Amalia Ulman, artiste plasticienne argentine illustre à quel point les médias sociaux sont eux-mêmes porteurs de stéréotypes provenant de la sphère physique dans sa performance Excellences et perfections réalisée en 2014 sur Instagram. Dans ce projet, elle alimente son compte Instagram de photos d’elle dans différentes situations. Des selfies, des clichés de chambres d’hôtels, de restaurants, de nourriture, des citations, des contenus habituels sur la majorité des comptes Instagram. L'artiste suit les standards esthétiques stéréotypés du profil d'une jeune femme sur les réseaux sociaux. Elle navigue entre les esthétiques de la soft girl* avec des images de tenues en dentelles, des petits déjeuner à base de fraises, des photographies aux tons blancs et rose pastel, la clean girl*, avec des images de mode, des selfies avec des looks simples, du maquillage à peine apparent, la Soft Grunge/Tumblr* avec des photos en noir et blanc, des selfies avec des tenues sombres faux pistolet dans les mains, ou des indices de prises de drogues.
Avec ce projet, Amalia Ulman entre dans une action de métamorphose autofictionnelle. Toutes ces catégories qu’elle incarne correspondent aux exigences du consumérisme et des stéréotypes de genre. Elle reproduit ces conventions narratives au fil des mois. Elle jongle entre plusieurs esthétiques Internet. La performance est en effet décrite en trois axes narratifs :
1. Une jeune artiste provinciale arrive à Los Angeles et devient une Sugar Baby* après avoir rompu avec son petit ami.

2. Elle découvre les joies de l’argent facile, le monde de la nuit, et s’inspire des icônes des années 2000-2010 comme Kim Kardashian.

3. En dénouement, elle affiche une “résurrection”, qui se tourne vers une esthétique bien-être avec un mode de vie Healthy*. Elle s’inspire du blog Goop de l’actrice Gwyneth Paltrow.
“Je n’étais plus moi, j’étais une actrice.”
Amalia Ulman, artiste plasticienne argentine illustre à quel point les médias sociaux sont eux-mêmes porteurs de stéréotypes provenant de la sphère physique dans sa performance Excellences et perfections réalisée en 2014 sur Instagram. Dans ce projet, elle alimente son compte Instagram de photos d’elle dans différentes situations. Des selfies, des clichés de chambres d’hôtels, de restaurants, de nourriture, des citations, des contenus habituels sur la majorité des comptes Instagram. L'artiste suit les standards esthétiques stéréotypés du profil d'une jeune femme sur les réseaux sociaux. Elle navigue entre les esthétiques de la soft girl* avec des images de tenues en dentelles, des petits déjeuner à base de fraises, des photographies aux tons blancs et rose pastel, la clean girl*, avec des images de mode, des selfies avec des looks simples, du maquillage à peine apparent, la Soft Grunge/Tumblr* avec des photos en noir et blanc, des selfies avec des tenues sombres faux pistolet dans les mains, ou des indices de prises de drogues.
Dans cette performance, Amalia Ulman se livre à une expérience d’autofiction de ce qu’elle représente, et de ce que les autres internautes veulent voir d’elle.
Elle met en avant les conventions auxquelles les femmes sont confrontées, dans la vie comme en ligne, l’exigence à la féminité sans trop en faire, l’hypersexualisation, l’injonction à la minceur…

On peut voir, à travers l’implication de l’artiste dans ce projet qui a pris aussi place dans son existence physique et réelle, une forme d’aliénation. Pour cette performance, elle s’est décolorée les cheveux, a renouvelé sa garde-robe, et a réellement pratiqué des régimes promus par des stars, au péril de sa santé.
"Le régime Zao Dha (ZDD) et le Fitness Povero (FP) ont pour fondement l'indépendance, l'autonomie, la frugalité, la simplicité, la récupération personnelle et l'équilibre."
Avec ce projet, elle implique son esprit et son corps dans un processus de transformation, qui se rapproche parfois du développement personnel. Elle met en avant le fait que la perception que nous avons de nous-même peut être directement influencée par ce que nous voyons sur les réseaux sociaux, et aussi par la projection de nous-même que nous fabriquons pour les autres. Notre image sur les réseaux sociaux dépasse le simple espace virtuel, et s'ancre également dans le monde réel.